Théâtre : Les filles aux mains jaunes au Quai de Arts

Article du 02/11/2018

« Si les femmes s’arrêtaient de travailler vingt minutes, les Alliés perdraient la guerre ! » Maréchal Joffre

Première Guerre mondiale, les hommes sont au front. De nombreuses femmes travaillent dans les usines d’armement. On les appelle les « cartouchettes » ou « les filles aux mains jaunes » car les substances explosives colorent leurs mains et leurs cheveux. Parmi elles : Julie qui rêve à l’amour, Rose qui attend son mari, Jeanne endeuillée et Louise qui milite pour le droit de vote des femmes. Elles ont toutes les quatre un mari, un frère ou un fils à la guerre. Dans l’enfer quotidien de l’arsenal, elles découvrent la solidarité, la lutte et les envies d’émancipation.

En 1918, 430 000 femmes travaillaient dans les usines d’armement. Douze heures par jour dans un danger permanent, au mépris de toutes les règlementations sociales de l’époque, elles étaient payées deux fois moins que les hommes et avaient, pour seule protection, une paire de gants et un verre de lait censé lutter contre les émanations mortelles des produits chimiques.

En choisissant l'angle de la condition féminine, Les filles aux mains jaunes porte un regard original sur la Grande Guerre. La metteure en scène Joëlle Cattino donne à entendre le texte poignant et documenté de Michel Bellier, auteur associé de la compagnie. Dans une scénographie épurée, les quatre comédiennes font résonner la puissance des mots dans une interprétation magistrale. Cette pièce poignante et magnifique rend ainsi hommage à toutes les femmes au courage sans faille, aux damnées de la terre, aux épouses et aux mères. Un spectacle puissant pour découvrir et se souvenir.

Texte : Michel Bellier (Ed. Lansman)
Mise en scène : Joëlle Cattino
Interprétation : Inès Dubuisson, Anne Sylvain, Blanche Van Hyfte ou Joëlle Cattino, Bénédicte Chabot

Théâtre dès 14 ans
Tarifs : 18€, 10€, 7,50€